Paris - Cherbourg, vers une interruption totale du trafic durant plusieurs mois en 2028 ou 29

Ce sont les députés et sénateurs de gauche, ou apparentés, des départements Normands, qui tirent le signal d'alarme. SNCF Réseau envisagerait une fermeture totale des deux sens de circulation entre Bréval et Mantes-la-Jolie, durant au moins trois mois, à l'été 2028 ou 2029. En cause l'instabilité du remblai d'Apremont, sur lequel les trains circulent à 40 km/h depuis plusieurs mois.

En 2020, L'Union des Usagers du Paris - Cherbourg (UDUPC) avait publié cette photo montrant la déformation des voies à proximité de Bréval.

Sur la ligne 366 000 de SNCF Réseau, ou ligne de Mantes-la-Jolie à Cherbourg, l'instabilité du remblai d'Apremont, dans le département des Yvelines, est connue depuis près de 25 ans. Le talus fait l'objet d'une surveillance régulière qui a conduit SNCF Réseau à y limiter la vitesse des circulations à 40 km/h pour prévenir tout risque de renversement d'un train, pour le cas ou un affaissement plus important surviendrait brutalement. Des travaux ont bien été réalisés en 2020 sur un côté, la vitesse avait été remontée ensuite de 10 à 40 km/h. Une situation qui ne peut bien évidemment perdurer.


Une suppression des trains durant au moins trois mois

La solution qui serait retenue par SNCF Réseau, selon les élus normands, serait le remplacement complet du remblai. Une solution radicale et très contraignante puisque, les rails disparus durant le chantier, plus aucun train ne pourrait aller de Mantes-la-Jolie vers Évreux.

Actuellement l'estimation de la durée du chantier serait d'au moins trois mois, au mieux. Plus six mois supplémentaires pour réaliser des travaux dans le tunnel de Bréval. Tunnel dans lequel les trains passeraient en circulation alternée. La période retenue de fermeture totale irait de juin à octobre, soit en 2028, soit en 2029.


La SNCF a une dette envers la Normandie

Les élus attirent l'attention du ministre des Transports sur les conséquences qui seraient induites par une telle coupure de la ligne en pleine saison estivale. Conséquences économiques, industrielles, touristiques, "c'est l'image même de la Normandie qui se verrait fragilisée, au moment où nous nous mobilisons pour accroître son attractivité et faire venir sur nos territoires les compétences dont nos entreprises ont besoin", soulignent les signataires de la lettre au ministre.

Par ailleurs ils rappellent que : "la Normandie n'a bénéficié d'aucun investissement ferroviaire structurant depuis plusieurs décennies, contrairement à d'autres régions. Comme l'avait reconnu l'ancien président de la SNCF, Guillaume Pépy : "la SNCF a une dette envers la Normandie".

Les élus de gauche des cinq départements normands demandent au ministère d'envisager des solutions plus adaptées, "Nous avons la conviction que des solutions alternatives moins pénalisantes doivent être étudiées, paysage différent, techniques moins invasives, itinéraires alternatifs".


Christophe Turgis


Les signataires :

Anna Pic, députée de la Manche

Arthur Delaporte, député du Calvados,

Philippe Brun, Député de l'Eure,

Chantal Jourdan, députée de l'Orne,

Gérard Leseul, député de Seine-Maritime,

Florence Hérouin-Léautey, députée de la Seine-Maritime,

Sébastien Fagnen, sénateur de la Manche,

Corrine Fret, sénatrice du Calvados,

Didier Marie, sénateur de Seine-Maritime,

Laurent Beauvais, conseiller régional,

Benoît Arrivé, maire de Cherbourg,

Nicolas Mayer-Rossignol, président de la Métropole Rouen-Normandie.

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