Sur l'étoile de Limoges, un autorail d'aujourd'hui pour mettre au point TELLi le train du futur

La région de Nouvelle Aquitaine a fait l'acquisition de l'autorail X73525 à la SNCF pour le transformer en laboratoire. Ce train accueille toujours des voyageurs, on a en plus ajouté à son bord des capteurs et des systèmes de transmission des données. Ces données collectées au long des lignes du Limousin permettront aux ingénieurs de concevoir, non seulement TELLi, le train du futur, mais aussi des outils de prédiction, pour l'entretien des voies, comme pour la maitrise de l'environnement naturel autour des voies ferrées.


L'X73525 en gare de Limoges, observe mesure et enregistre des données pour développer TELLi, le train du futur.
(Photo : Damien Chédeville)

Vu de loin l'X73525 ressemble à tous les autorails en service sur les lignes diéselisées de l'étoile de Limoges. Vu de près, on peut observer des capteurs placés à l'avant du véhicule, tandis qu'à l'intérieur des sièges ont été enlevés pour installer à leur place des appareillages d'enregistrement et de transmission des données.

Ce train laboratoire est mis à la disposition des consortiums TELLi, NS2F au travers du Ferrocampus développé à Saintes par la région Nouvelle Aquitaine. Cette expérimentation est destinée aux démonstrations de fonctions avancées telles que la géolocalisation du train, y compris dans les tunnels, la détection d'obstacles, la lecture de la signalisation latérale, rue encore la maintenance prédictive par la surveillance de la végétation et des abords des voies.

Les mesures effectuées depuis le printemps 2024 vont durer jusqu'en décembre 2026 sur les lignes TER de Nouvelle Aquitaine, principalement sur l'étoile de Limoges.


Une expérimentation menée avec Hitachi Rail

Hitachi Rail a installé 25 capteurs dans l'autorail, ce sont des caméras, des radars, des lidars, des systèmes de mesure inertielle, des récepteurs satellitaires et des systèmes de positionnement métrologique pour collecter les données. Ces données telles que la détection des obstacles, proches ou éloignés, permettant de valider ensuite en laboratoire les observations faites sur le terrain.

L'objectif final de ses mesures étant de pouvoir envisager la téléconduite et une autonomie des trains. Ou plus simplement, inspecter l'état des voies pour faire les travaux d'entretien nécessaires et la maintenance de l'infrastructure.


La protection des données personnelles

Les données collectées sont mises à disposition du Ferrocampus conformément à la réglementation RGPD. Car les données collectées peuvent concerner des images de personnes, dans le train, sur les quais ou aux passages à niveau. Tout aussi bien des voyageurs et des employés du ferroviaire, que des personnes sur la voie publique. Ces données sont anonymisées, des référents ont été nommés par la SNCF et Hitachi Rail pour garantir la protection des personnes. Pour toute question les voyageurs peuvent s'dresser par e-amil à : rgpd@ferrocampus.fr

TELLi, Train Léger innovant, économe en énergie comme en infrastructures pour les petites lignes ferroviaires
(Image : Julie Braka/TELLi)

Qu'est-ce que TELLi ?

TELLi, pour Train Léger innovant, est un projet regroupant des entreprises du ferroviaire et de la tech : SNCF, Thalès, Faiveley, CAF, Alstom, Cap Gemini Cerema ou Ektacom Railenium et le Ferrocampus de la région Nouvelle Aquitaine. La démarche est conduite par l'ADEMME et l'Agence pour l'Innovation dans les Transports. La Fabrique des Mobilités a été mandatée pour animer les travaux autour de la question des biens communs et animer des ateliers avec les innovants.

TELLi est envisagé comme un matériel léger, moins de 11 tonnes par essieu ne nécessitant pas une infrastructure forte, circulant à 120 km/h avec 70 places assises. Autonome sur batteries, éventuellement avec une pile à combustible hydrogène, il pourra circuler sur les lignes électrifiées au milieu du trafic fret et voyageur classique.


Qu'est-ce que NS2F ?

Le Nouveau Système de Signalisation Frugal (NS2F) est conduit par Thalès, doit permettre de revitaliser les lignes dites de desserte fine des territoires, et améliorer la sécurité lors des franchissements routiers à niveau. Le système destiné aux 12 000 km de lignes à l'obsolescence avancée, doit être interopérable avec la signalisation ferroviaire du réseau structurant. La réduction des coûts envisagée est de 30%.


Christophe Turgis

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