La Confédération Helvétique va investir plus de 16 milliards de Francs dans ses voies ferrées pour la période 2025 - 2028
La Confédération va investir 16,4 milliards de francs suisses (16,7 milliards €) dans son infrastructure ferroviaire entre 2025 et 2028, soit quelque deux milliards de plus que pour la période en cours. Le Conseil fédéral a transmis mercredi 15 mai 2024 son message au Parlement.
Priorité à l'accessibilité et au report modal du fret
"L’enveloppe prévue désormais dépasse de 1,3 milliard de CHF celle proposée initialement à la consultation", a précisé le ministre des transports Albert Rösti. Un budget relevé pour compenser le renchérissement, mais aussi donner plus de moyens aux chemins de fer.
Ces moyens supplémentaires serviront notamment à mettre en œuvre les projets prêts à être construits afin de favoriser l'accessibilité des personnes en situation de handicap. Tous les projets permettant cette accessibilité n'ont pas pu être terminés à la fin de l'année passée dans le précédent plan.
Plus largement, la Confédération veut donner à ses entreprises ferroviaires les moyens nécessaires pour rénover leurs infrastructures vieillissantes. Elles pourront maintenir la qualité du réseau ferré, le moderniser si nécessaire et l'adapter aux nouvelles technologies. Avec une priorité, encourager le fret ferroviaire et le transfert modal du transport transalpin des marchandises.
Un réseau en bon état, fiable, ponctuel et sûr
Parallèlement au cadre financier, la Confédération fixe des objectifs. Elle attend de ses entreprises ferroviaires qu'elles garantissent la sécurité sur le réseau ferré et la performance de l'infrastructure. Elles ont aussi pour mission de garantir une utilisation optimale des capacités, de veiller à la conservation de la valeur à long terme et d'assurer une productivité élevée.
Dans l'ensemble, l'infrastructure ferroviaire est dans un état suffisant à bon avec un trafic dense. Le ministre des Transports a salué une offre de qualité, une ponctualité élevée et un réseau très sûr. Les trains permettant couvrir les besoins en mobilité de la population et des entreprises, ainsi que de poursuivre la décarbonation du pays.
Ces dépenses fédérales pour l'exploitation et le maintien de la qualité de l'infrastructure sont entièrement financées par le fonds d'infrastructure ferroviaire de la Confédération.
Un fonds qui atteint sa limite
Ce fonds pourrait ne plus suffire à partir de 2029. Le ministre a prévenu qu'il faudra s'attendre à ce que de futurs gros projets soient divisés en plusieurs parties. Son financement actuel est assuré par les ressources à affectation obligatoire de l'impôt sur les huiles minérales utilisées comme carburants.
Le ministre assure que tous les projets seront évalués en fonction de leurs coûts et de leur utilité. Et de répéter que le rail et la route ne sont pas en concurrence : "On a besoin des deux pour répondre aux besoins."
Suisse, assurément le pays du train
Quelques éléments de comparaison qui disent l’importance des choix politiques en matière de transports en Suisse et en France.
Pour une population de 8,8 millions d’habitants, le réseau ferré suisse compte au total 5124 km de lignes dont 3754 km en voie normale et 1312 km en métrique. Quatre entreprises se partagent principalement son exploitation, Les SBB CFF FFS, Chemins de Fer Fédéraux (société publique appartenant à la Confédération), le BLS, Berne Lötschberg Simplon (privé), le RhB, Rhätische Bahn du canton des Grisons (public/privé), le MGB, Matterhorn-Gotthard Bahn (privé), ces deux derniers en voie métrique.
En comparaison, en France, avec une population de 67 millions d’habitants, la SNCF (société publique) exploite 27 400 km de lignes principales appartenant à l’État. La loi d'orientation des mobilités (LOM) de 2019 prévoit une enveloppe quinquennale de 14,3 Mds € de la part de l'État, sur la période 2023-2027. Régions et collectivités locales pouvant abonder ce budget.
En prenant une parité exacte Franc Suisse / euro et pour fixer les grandeurs :
En Suisse 5,4 Mds CHF par an, soit 1 054 000 CHF par kilomètre de réseau, ou encore 613 CHF par habitant.
En France 2,86 Mds € par an, soit 106 000 € par km de réseau, ou encore 42 € par habitant.
Christophe Turgis
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