10 millions de français n’ont pas d’alternative à la voiture, résultat de l’étude menée par l’association de consommateurs UFC-Que Choisir
Que Choisir publie une étude, édifiante, sur la mobilité des Français. 10 millions d’entre nous n’ont pas d’alternative à la voiture pour leurs déplacements quotidiens, et pour 60 à 80% de la population le recours aux transports publics ferroviaires ou urbains reste problématique. L’association de consommateurs a fait les comptes, une amélioration des infrastructures permettrait d’éviter le rejet de 2,6 millions de tonnes de CO2 par an.
Les transports représentent 32% de nos émissions de gaz à effet de serre, principal responsable du dérèglement climatique. Le rapport de Que Choisir pointe le manque et les inégalités d’accès aux transport publics en France et souligne "l’urgence de changements radicaux pour garantir une mobilité équitable, durable et accessible à tous".
L’UFC-Que Choisir a mis au point une méthode qui croise des données d’origines variées. Ces données regroupent les réseaux de voies de transport pédestre et cyclable, le localisation démographique issue du recensement de l’INSEE de 2019, les points d’arrêts de transport en commun.
À pied, à vélo, l'arrêt de bus ou de train est toujours trop loin
Le croisement de ces données met en évidence que 17,4% de la population n’a aucun accès à un arrêt de transport en commun à moins de 10 mn à pied, pire 85,3% de la population française n’a pas accès à un arrêt de train ! Ce croisement des données montre aussi les inégalités d’accès aux transports publics selon les départements. Dans le Gers, la Lozère ou la Dordogne, 60% de la population n’a accès à aucun arrêt de transport en commun à moins de 10 minutes à pied.
Pire dans nombre de départements, jusque’à 42% des communes ne disposent d’aucun arrêt de bus. Comme dans la Manche, les Landes, les Ardennes, la Lozère, l’Ardèche…
Le constat établit par Que Choisir confirme la concentration des dessertes ferroviaires autour des grandes villes, trains, métros et tramways sont structurants pour la mobilité collective. Pour autant 85,3% de la population française ne dispose pas d’une gare à moins de 10minutes à pied.
L’accès aux transports à vélo ne se fait guère plus facilement, 53% de la population se trouve à plus de 10 minutes d’une gare. marche à pied ou vélo, l’étude de montre que les habitants de l’Île de France ou des grandes villes sont mieux desservis….. on pouvait s’en douter. Et encore seulement 26% des Français ont recours aux transports publics pour leurs déplacements domicile travail.
Inégalités et disparités de financements
Mais, ce qui était moins évident à observer, est comment le mode de financement des transports publics accentue ces disparités. Ce financement dépend en grande partie des contributions des entreprises locales, concentrées autour des grands centres urbains. Moins d’entreprises dans les régions moins urbanisées donnent moins de recettes fiscales, et moins de d’accès aux transports collectifs.
En conclusion de son étude, l’UFC-Que Choisir rappelle l’impérieuse nécessité d’investir dans les réseaux de transports en commun. L’association de consommateurs souligne le rôle des régions comme échelon de compétences pour élargir les sources de financements qui permettront de régénérer le réseau ferroviaire et faire du train une véritable alternative à la voiture au quotidien.
Repenser l'aménagement des communes
Améliorer le système de transports publics sans y associer l’aménagement du territoire serait contre-productif. Transports, logements et zones d’emploi. Les plans locaux d’urbanisme et la délivrance des permis de construire ne prennent pas en compte l’existence ou la perspective d’une desserte réalisable. Les aménagements cyclables, piétonniers doivent permettre d’offrir au consommateur "un droit à se déplacer et le liberté d’en choisir les moyens" concluent les auteurs de l’étude.
Christophe Turgis
Accéder et télécharger la totalité de l’étude : Accès aux transports en commun: l’UFC-Que Choisir dévoile les zones blanches


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